Cela fera bientôt 12 ans que j’ai immigré en France. C’est étrange d’y réfléchir parce que d’une certaine manière, j’ai toujours l’impression d’être dans l’Ohio et je me demande pourquoi j’oublie toujours d’aller dans mes cafés et bibliothèques préférés (puis l’idée me vient à l’esprit et je me souviens que c’est tout 4000 miles de distance), d’autres fois, 12 ans semblent vraiment une éternité. Nous savons tous que mon français est loin d’être parfait (c’est une langue difficile et je devrais vraiment étudier davantage 😉 ) mais j’ai l’impression de très bien connaître les rues. Ces bâtiments. Ces belles plages du nord. Bref, pour sortir du sujet, il y a 12 ans, quelques-uns d’entre vous m’ont accueilli dans leurs vies pour photographier des événements pour vous, des portraits de famille, etc. Chaque année, le nombre augmentait, sans chercher à le faire. Je n’ai jamais voulu être extrêmement populaire, je voulais juste rencontrer des gens sympas et leur offrir de belles photos. À bien des égards, cela s’est produit. Mais cela n’a pas toujours été amusant ni facile. En fait, à partir de 2020, la situation est parfois devenue misérable. Nous avons tous vécu une période difficile, je n’entrerai pas dans les détails. Mais beaucoup de gens qui me contactaient sont devenus moins gentils, plus exigeants, ne se souciaient pas vraiment de mes politiques ou de la façon dont je travaillais – j’étais pour eux le photographe « économique » de la région et j’étais traité comme une poubelle. J’ai toujours eu du mal à décevoir les gens, à dire non. J’ai donc pris du travail et des clients que je n’aurais pas dû avoir, en plus de mes clients habituels, vraiment adorables, et je suis devenu complètement épuisé. J’ai commencé à travailler à 15 ans (légal dans l’Ohio) et j’ai travaillé et j’ai été étudiant sans arrêt jusqu’à ce que je déménage ici. J’ai ensuite commencé à créer cette petite entreprise, et depuis, je travaille sans arrêt. Je réponds aux mails à 3 heures du matin, je fait les retouches toute la nuit, etc etc – J’ai fait les choses de manière malsaine pendant longtemps parce que j’adorais ça et que j’étais passionné par ça. Mais j’aurais dû faire plus de pauses. J’aurais dû partir en vacances (ce que j’ai fait moins de 3 fois en 11 ans, et deux fois cela impliquait du travail). Quoi qu’il en soit, je l’ai mal fait. C’est devenu insupportable lorsqu’il est combiné avec une peur du cancer de la thyroïde (je viens de faire mon contrôle annuel, tout semble bien jusqu’à présent), la pandémie, être loin de ma famille, trop de travail fait à toute heure, ne jamais dormir, etc.
Burnout burnout burnout.
Je voulais à peine toucher mon appareil photo, même pour des photos personnelles. Je n’arrive toujours pas à retoucher certaines photos privées parce que je m’inquiète tellement de ce que « les gens penseront » si je retouche d’une manière qui ne me convient pas. Ajouter un énorme mouvement à l’équation, c’était insupportable. Je pensais que je détestais la photographie, je pensais vendre tout mon matériel et ne plus jamais y toucher. Je suis heureuse de le signaler, j’avais vraiment tort.
J’adore la photographie. J’adore ce travail. J’aime mes clients. C’est un beau travail, et ce n’est pas parce que c’est amusant que je ne le prends pas absolument au sérieux. Ayant perdu 7 membres de ma famille depuis que j’ai déménager ici, je connais l’importance des photos. Cependant, je n’aime pas le stress (sans avoir les mots plus forts). Et pour cette raison, je m’en tiendrai définitivement à ma « retraite » des mariages – je laisserai le soin aux jeunes ou aux ‘diehards’ qui adorent cette adrénaline. Je vais, je suis heureuse de le dire (et j’espère que vous êtes heureux aussi), revenir à la photographie lifestyle (portraits, portraits de famille, besoins professionnels, etc.). Donc, seulement du lifestyle, plus d’événements. Je ferai beaucoup moins de travail et m’en tiendrai à un calendrier de retouches strict, à un calendrier de emails plus professionnel et je ne proposerai plus de 200+ photos.
Tout sera plus réduit, simpliste, naturel. (Ce que j’avais imaginé depuis le début) Je poursuivrai encore d’autres aventures (l’écriture en est une, la musique en est une autre) mais il me reste encore de nombreuses années en tant que photographe je crois. J’espère qu’ils sont aussi beaux que ces 11 dernières années, juste en meilleure santé 🙂
Trucs pratiques : je mettrai à jour mon site, mes tarifs, ce que je propose, etc. dans les semaines à venir. En attendant, je fais deux séances par semaine. N’hésitez pas si vous êtes intéressé. Pour le moment, nous ne prévoyons pas de déménager avant avril donc je suis heureuse de prendre les travaux et les réservations jusqu’à fin mars. (Il y a aussi de grandes chances que nous restions toujours dans le NPDC, à Arras, alors qui sait)
Merci d’avoir lu, merci pour tous vos gentils mots et votre soutien au fil des années, et de m’avoir fait sentir le bienvenu ici.
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